🌊 Les sargasses sur la Riviera Maya
Les sargasses sont des algues brunes flottantes appartenant au genre Sargassum, avec des flotteurs qui leur permettent de former d’immenses tapis dans l’océan. Originaires de l’Atlantique, elles se déplacent grâce aux courants marins et au vent, formant des zones écologiques en pleine mer.
1. Intensification de l’invasion
Record en 2025 : En mai 2025, une zone de plus de 37,5 millions de tonnes de sargasses a été détectée dans l’Atlantique, un record historique depuis 2011.
La Riviera Maya est particulièrement touchée : Après un répit en 2024, la quantité d’algues a bondi de +50 % en début d’année sur la côte de Tulum
2. Impacts environnementaux
Vie marine en danger : La décomposition des sargasses épuise l’oxygène dans l’eau et libère de l’hydrogène sulfuré, toxique pour les poissons, coraux et autres espèces
Nidification des tortues compromise : Les amas sargasse obstruent les plages de ponte et rendent difficile l’accès à la mer pour les tortues juvéniles.
Récifs menacés : Les tapis d’algues bloquent la lumière nécessaire aux récifs coralliens, détériorant ces écosystèmes clés.
3. Répercussions économiques et sanitaires
Érosion touristique : Plusieurs plages populaires – Cancún, Playa del Carmen, Tulum, Akumal, Cozumel – voient leur fréquentation chuter, coûtant des millions. À Playa del Carmen, environ 150‑200 tonnes de sargasses sont retirées chaque jour, avec plus de 6 500 tonnes collectées entre janvier et avril 2025.
Coût financier élevé : Le nettoyage représente un coût de près de 2 milliards de pesos (≈ 120 M USD) par an, jusqu’ici largement assumé par les hôtels .
Problèmes de santé publique : L’odeur nauséabonde due au sulfure d’hydrogène peut causer des effets comme maux de tête, nausées, irritations oculaires et cutanées.
4. Stratégies d’atténuation
A. Collecte et nettoyage
Barrières flottantes installées en mer (Akumal, Soliman, Cozumel) pour contenir les algues avant qu’elles n’atteignent le rivage.
Équipes dédiées : Travailleurs municipaux et hôteliers assurent un ramassage manuel ou mécanisé, parfois dès l’aube .
Collecte en mer organisée par la marine et institutions locales.
B. Valorisation
Innovation durable : Des projets transforment les sargasses en compost, engrais, matériaux de construction, biocarburants, voire récifs imprimés en 3D.
Recyclage pour la mer : À Solidaridad, on conçoit même des récifs artificiels à partir de sargasses via une imprimante 3D.
C. Prévention et suivi
Surveillance satellite via Sargassum Early Warning System et NOAA, offrant des alertes précoces.
Coordination multi-acteurs : Réunions régulières entre la marine, municipalités, hôteliers, ONG et scientifiques pour anticiper et organiser la réponse.
5. Recommandations voyageurs
Saison la plus à risque : De mai à août/septembre avec des variations annuelles . Saison plus calme entre octobre et mars.
Se renseigner avant de partir : Utiliser des applications et sites (SEMARNAT, CONABIO, Zofemat, NOAA) pour vérifier l’état des plages.
Options de repli : Plages moins affectées à Isla Mujeres, Holbox, Contoy ou la côte ouest de Cozumel.
Continuer à profiter : La baignade reste possible, à condition de choisir une plage propre. Certaines activités alternatives (cenotes, grottes, rivières) restent accessibles.
Conclusion
Les sargasses constituent aujourd’hui une menace majeure pour l’environnement, l’économie et la santé publique de la Riviera Maya. Le phénomène, lié au changement climatique et à la pollution, atteint des records, mais des efforts concertés — nettoyage, innovation, prévention — montrent un engagement sérieux. Pour les visiteurs, être bien informé avant le voyage permet de contourner les plages affectées et de profiter pleinement d’une région riche et variée.
